Biographie
Marguerite Peltzer naît le 14 décembre 1897 à Gladenbach, dans le land de la Hesse en Allemagne. Issue d’une famille aristocrate favorisée, son père - Peter (1869-1924) - est un commercial prospère et sa mère - Ella (1877-?) - semble être femme au foyer. Le couple a deux filles, la petite sœur de Marguerite - Viktoria - naît le 27 octobre 1900. Ils vivent au Bruchstrasse 3, à Düsseldorf. La famille passe une partie de la Première Guerre mondiale en Suisse, avant de revenir en Allemagne.
Marguerite Peltzer (à gauche) et Viktoria (à droite), ©Archives de Thonon-les-Bains.
Très tôt, Marguerite présente un intérêt pour le modelage, ce qui suscite peu d'enthousiasme auprès de ses parents. Toutefois, devant la qualité de l’une de ses premières productions, son père fait couler en bronze une statuette. Il autorise finalement son ainée à suivre les cours de peinture et de dessin aux Beaux-Arts de Düsseldorf, à condition qu'elle poursuive en parallèle l’apprentissage de la restauration d’œuvres d’art. Durant ses études, elle s'essaye à la gravure, notamment pour créer des ex-libris, ainsi qu'à la peinture pour réaliser des motifs décoratifs pour des imprimés textiles. Dès 1926, son goût pour le modelage s'affirme, en prenant des conseils techniques auprès de camarades inscrits aux cours de sculpture. Elle développe dès lors ses compétences en autodidacte pour la sculpture qui deviendra son medium principal.
Photographie de Marguerite Peltzer, ©Archives de Thonon-les-Bains.
Des biographies antérieures de l'artiste citent un passage par l'École des Beaux-Arts de Paris en 1928, cependant l'hypothèse prête à caution car son nom n'est pas mentionné dans les registres d'émargement. Elle a peut-être été une auditrice libre. On trouve en revanche sa trace en Allemagne à cette époque, où elle occupe d'abord un atelier au Schützenstrasse 26 à Düsseldorf (l'adresse n'existe plus désormais), avant de s'installer au Hoffeldstrasse 31 au début de l'année 1930. Cette même année, elle réalise deux bustes importants : celui du Dr Eulenberg et de son épouse Hedda. On ne connaît pas ses liens avec le couple, il est à noter qu'Herbert Eulenberg (1876-1949) était alors l'un des dramaturges allemands les plus renommés de son époque. En 1919, à Düsseldorf, il était le fondateur, avec Arthur Kaufmann et Adolf Uzarski, d'une association d'artistes modernistes très influente : "Das Junge Rheinland" (La Jeune Rhénanie), tandis qu'Hedda Eulenberg était une écrivaine et importante traductrice de Zola, Maupassant, Dickens et Poe. C'est le seul réseau de sociabilité qu'il a été possible de supposer entre Marguerite Peltzer et l'avant-garde Allemande, toutefois la sculptrice n'est mentionnée dans aucune des expositions de la galerie "Junge Kunst" tenue par la marchande Frau Ey, proche du mouvement.
Les sculptrices passées à la postérité sont très rares à cette époque. On peut citer avant elle l’incontournable Camille Claudel et à la période moderne la talentueuse Chana Orloff.
Camille Claudel et Jessie Lipscomb dans leur atelier rue Notre-Dame-des-Champs en 1887. • Crédits : Photographie de William Elborne
Chana Orloff dans son atelier.
Marguerite Peltzer dans son atelier vers 1929, © Musée de Thonon-les-Bains- ADAGP.
Au-delà de ces rares exemples, l’écrasante majorité des praticiens est constituée d'hommes, aussi l’affirmation de cette vocation place-t-elle Marguerite Peltzer parmi une minorité qu’il est important désormais de faire redécouvrir. Son œuvre demeure à appréhender au regard de sa situation privilégiée qui lui a épargné le besoin de travailler pour subvenir à ses besoins. On recense environ 200 sculptures sur l’intégralité de sa carrière. Elle peint, un peu, mais ce sont ses modelages qui présentent le plus d’intérêt et qui sont exposés aux différents Salons. Aucune exposition en galerie parisienne n’a été identifiée, ni lien avec les avant-gardes françaises. On ne relève par ailleurs pas de circulation de ses œuvres, qu’elle a finalement peu vendues, si bien que le fonds d'atelier à sa mort rassemblait quasiment toute sa production. Ses œuvres les plus abouties toutefois sont aussi celles qui manquent à la collection de Thonon-les-Bains. Identifiées dès l'époque comme les plus intéressantes, ce sont les rares à avoir été vendues par l'artiste de son vivant.
Le dépouillement de ses archives a mis en évidence qu’elle organisait elle-même sa promotion, en diffusant des photographies de ses œuvres et en signalant leurs expositions aux Salons auprès de toutes les rédactions parisiennes, si bien qu’elle est régulièrement citée dans la presse artistique. La richesse et l’organisation de ses archives personnelles transcrivent un souhait prégnant de reconnaissance et un goût de la notoriété.
Photomaton de Marguerite Peltzer, ©Archives de Thonon-les-Bains - ADAGP.
Marguerite Peltzer était une femme attachée aux valeurs bourgeoises, elle aimait l’ostentation et les mondanités. Elle appréciait le mobilier cossu, les fourrures, les lustres réalisés sur-mesure pour son intérieur, et pratiquait la chasse. Toutefois, elle présentait une part d’excentricité, une sensibilité à l'ésotérisme et un désir d’émancipation qui se révèlent discrètement et lui confèrent une personnalité moins lisse qu’il n’y paraît au premier abord.
On relève par exemple sa participation à la première édition du Grand Prix automobile d’Algérie organisée à Staoueli, dans la banlieue ouest d’Alger. Seule femme de la compétition, elle concourt le 6 mai 1928 au volant d’une Bugatti, mais est contrainte d’abandonner alors qu’elle accomplissait son quarante-deuxième tour. Cette participation inédite pour une femme est soulignée par la presse de l’époque.
Photographie de Marguerite Peltzer au volant de sa Bugatti Type 46, c. 1930, ©Archives de Thonon-les-Bains.
La sculpture la plus ancienne identifiée remonte à 1921. On peut toutefois considérer que sa carrière débute véritablement lorsqu'elle présente pour la première fois l'une de ses sculptures au Salon des Artistes Français. En 1928, sa statuette en bronze typiquement Art Déco intitulée Dans le vent est accueillie très favorablement par la critique. Marguerite Peltzer y sera dès lors admise régulièrement.
Malgré des débuts prolifiques, il demeure difficile de qualifier sa production qui apparaît fortement marquée par de multiples influences. On ne peut pas définir un style qui lui serait propre et immédiatement identifiable, pour davantage observer l’attention qu’elle portait aux autres maîtres de sa discipline. Parce qu’elle est issue d’une formation académique, les thématiques classiques sont récurrentes : Rhéa, Callisto, Éveil (Hélène de Troie), Minotaure ou encore le bronze Effroi (qui reçoit la mention honorable au Salon des Artistes français de 1929) sont marqués par le canon antique.
Marguerite Pelzer, Dans le vent, 1928, ©ADAGP.
Son travail est caractérisé par une utilisation remarquable des pierres reconstituées qui imitent étonnement le granit, rose, gris et noir. L'artiste passe également maître en variations de patines pour ses plâtres. Lorsque des pièces sont coulées en Bronze, c'est la maison parisienne reine en la matière Barbedienne qui en a la charge.
Si techniquement la maîtrise de l’artiste est incontestable, une certaine froideur et une redondance s’installent toutefois au fil de sa production. C’est quand Marguerite Peltzer s’empare de sujets sensibles qu’elle présente une identité beaucoup plus forte, là où ses emprunts manquent souvent de personnalité. Entre 1925 et 1935, elle traverse une période flamboyante de recherches et d'expérimentations plus personnelles. Ses portraits sont alors saisissants de ressemblance et d'expressivité. Mais ce sont les incarnations des tourments qu'elle représente sous la forme de nus féminins qui sont les plus intéressantes et les plus singulières. Marguerite Peltzer explore alors des thématiques pour lesquelles seul le titre et des éléments de contradictions apportent une tension donnant toute l'ampleur à l'œuvre. L'artiste présente un talent certain pour capturer l'intensité de l'émotion et transcrire la poésie. Là une hésitation est suggérée dans la position d'un pied, ici la plénitude dans un sourire : en peu d'éléments, l'artiste transmet l'intangible.
Dans bien des cas, son interprétation offre un regard personnel sur la discipline. Quand à la même période ses homologues masculins idéalisent souvent la morphologie ou insistent sur les caractéristiques séxuées du corps féminin, Marguerite Peltzer apporte une sensualité à ses sculptures qui tient au réalisme de certains détails. Souvent, la chaire des cuisses et des fesses est palpable, les ventres sont plissés, les expressions complexes. Ces éléments, en dehors des canons, sont d'une honnêteté pudique qui tranchent avec les interprétations des tenants de la sculpture de son époque. On note par exemple qu'à la représentation classique de l'athlète, Marguerite Peltzer préfère explorer une interprétation féminine avec sa lanceuse de javelot.
Cet attrait pour la vulnérabilité humaine est à rapprocher de son itinéraire personnel. Aussi, pour comprendre l’art de Marguerite Peltzer, est-il utile de connaître sa trajectoire liée à l'homme dont elle était amoureuse, le français Émile Genoyer. Si les conditions de leur rencontre ne sont pas complètement connues, on relève toutefois qu'elle réalise son buste en 1927, lorsqu'il était Consul général de France à Düsseldorf. Son premier envoi au Salon des artistes français en 1928 se fit d'ailleurs depuis le Consulat de Düsseldorf, confirmant que leur relation était déjà engagée. Émile est dix ans plus âgé et est déjà marié à l’allemande Frédérique Holzerland, épousée à New York en 1905 lorsqu’il était Vice-Consul aux États-Unis. L’homme est protestant pratiquant et redoute le scandale. La relation extra-conjugale entretenue avec Marguerite Peltzer reste secrète.
Emile Genoyer, ©Archives Peltzer-Thonon-les-Bains.
Il est tentant de lire dans la production de l'artiste la transcription de son intériorité.
À ses débuts, Marguerite Peltzer réalise des allégories féminines qui transcrivent différentes formes de souffrance, comme Affliction et Douleur. Sans s’autoriser une trop grande interprétation, force est de constater que sa situation inconfortable de maîtresse la tourmente et que les choix de ses sujets sont grandement marqués par l’angoisse et la douleur à cette période où elle attend une reconnaissance de la part de l’homme qu’elle aime. En 1931, Éternelle esclave apparaît comme le summum de cette mise en abîme éloquente entre le parcours personnel de l’artiste et sa production. Une femme à la sensualité exacerbée, proche de l’extase, semble entravée dans ses mouvements. Pourtant, lorsque l’on tourne autour de l’œuvre, on constate que ses mains ne sont pas retenues par des liens : le personnage n’est donc pas contraint par la force mais métaphoriquement soumise par sa propre volonté. L'œuvre remporte le prix de la sculpture au Salon de l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs de 1937.
On peut également relever la réalisation d’un Autoportrait en 1933, sous la forme d’un masque expressif creux, qui laisse la part belle aux projections psychologiques sur les thématiques du vide et de l’incomplétude.
Marguerite Peltzer, Éternelle esclave, 1931, ©ADAGP.
Dans l’écrasante majorité de sa production, Marguerite Peltzer explore la figure féminine. Souvent représentée en réceptacle éprouvé par les émotions douloureuses, l’artiste campe également des exemples de femmes fortes, dangereuses et souvent mystérieuses. Le sujet de l’animalité revient ainsi sous forme de femme-salamandres ou encore de sirènes, mi-humaine mi-poisson. La sculptrice semble cependant se détacher des valeurs négatives qui sont traditionnellement associées à ce dernier motif, pour en livrer sa propre interprétation, plus énigmatique.
Vers 1935, elle réalise une série de trois œuvres portant la marque indéniable de l’Expressionnisme allemand. On y retrouve notamment l'esthétique du réalisateur Murnau, dont le personnage du film Nosferatu est un parallèle évident à son œuvre Marasme.
Extrait du film Nosferatu (1922) de F.W. Murnau.
Marguerite Peltzer, Rancoeur, 1932, collection Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Marguerite Peltzer, Femme damnée, c.1935, collection Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Marguerite Peltzer, Marasme, 1935, collection Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
En 1931, la première épouse d'Émile Genoyer décède. Il impose à Marguerite Peltzer d’attendre une période de veuvage qu’il annonce d’un an. 1932 coïncide effectivement avec l'installation commune du couple à Thonon-les-Bains, à la "Maison Blanche", dans le quartier de Concise. La cérémonie de mariage n'aura finalement lieu qu'en 1937 après bénédiction nuptiale donnée au "Bocage" à La Tronche, en Isère. Marguerite Peltzer signe dès lors ses œuvres “Peltzer-Genoyer” et est naturalisée française en 1937. On retrouve également parfois son nom complet dans les catalogues de ses participations aux Salons : Marguerite Peltzer Genoyer de Cygnemont. Les mariés s'installent ensuite au Consulat de Zurich jusqu'en 1938, date à laquelle Émile prend sa retraite. Ils partent alors vivre au Château de Panassou, en Dordogne.
Photographie des ateliers de Marguerite Peltzer, ©Archives Peltzer, Thonon-les-Bains.
Entre 1930 et 1939, les sculptures de Marguerite Peltzer sont régulièrement admises au Salon des Artistes Français et au Salon de l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs. Elle est ensuite absente des Salons et ne semble plus produire pendant une dizaine d’années, affectée par la maladie puis le décès de son époux. Elle s’installe définitivement à Thonon-les-Bains après la disparition de ce dernier en 1946.
Après une jeunesse marquée par l'expression des sentiments que l'artiste traversaient alors, puis une deuxième étape davantage caractérisée par une influence des autres praticiens de sa discipline, l'artiste entre dans la troisième phase de sa production. Moins à l'Antique, aux proportions moins réalistes, moins exacerbées dans la sensualité et la sensibilité, les œuvres sont plus apaisées, mais aussi plus lisses. La sculptrice participe de nouveau régulièrement au Salon de l'Union des femmes peintres et sculpteurs et au Salon des Artistes Français, où le bronze Petite sirène remporte une médaille de bronze en 1952, Éveil une médaille d’argent en 1956 et Christine une médaille d’or en 1968. Cette dernière est également admise en 1981 à l’exposition « Artistes de France et d'Europe », par l'association Bilan de l'art contemporain à Québec. Outre sa participation régulière aux Salons parisiens, Marguerite Peltzer expose en 1983 à La Galerie d’art - Orly Sud et en 1985 à la Société d’Artistes et Écrivains de Mantes-la-Jolie. En dehors de quelques peintures vendues au Liban, les œuvres de l'artiste ne sont finalement que peu diffusées.
Marguerite Peltzer présente une grande hétérogénéité de thématiques. Beaucoup de ses choix demeurent toutefois orientés par d’autres artistes emblématiques de son époque, apparaissant avec évidence lorsque l’on compare ses œuvres à celles d'autres sculpteurs :
Aristide Maillol, La nuit, 1902, Schlossplatz, Stuttgart.
Marguerite Peltzer, Assoupie, 1929, Collection du musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Charles Despiau, Assia, c.1940, Centre Pompidou.
Marguerite Peltzer, Torse, Collection du musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Marguerite Peltzer, Agenouillée, 1937, Collection du musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Robert Wlérick, L’Offrande, vers 1936 - 1937, exposée pont Gisèle-Halimi, à Mont-de-Marsan.
Marguerite Peltzer, La sirène du bassin, 1967, Hôtel de ville de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Malgré cette porosité, certains sujets dans la production de Marguerite Peltzer se démarquent. Quelques pièces interrogent par la modernité de leur problématique. On trouve notamment la question du genre précocement traitée dans Hermaphrodite : un homme, présentant une poitrine et une chevelure féminines, porte une robe et des chaussures à talons, en remontant ostensiblement le devant de son vêtement pour dévoiler son sexe masculin. L'ambiguïté semble être un sujet de prédilection pour l'artiste, qui aime jouer de contradictions dans le traitement de ses réalisations.
Marguerite Peltzer, Hermaphrodite, 1928, Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Certaines expérimentations apparaissent isolées. La statuette L'Homme, par exemple, se distingue par sa manière particulièrement expressive d'utiliser la matière, qui renforce l’élan du mouvement du vent contre lequel on l'imagine lutter. On retrouve cette question du mouvement dans le joueur de Tennis. Autre curiosité, la sculpture Baba cool, tardive, d'un sujet de société contemporain, qui semblait intriguer l'artiste.
Proche de la congrégation des sœurs de Concise et pieuse, Marguerite Peltzer a réalisé de nombreuses représentations religieuses. Les archives révèlent de très nombreux échanges avec Sœur Germaine, de la congrégation des Sœurs de la charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, pour lesquelles elle a réalisé des éléments décoratifs et un masque de la Sainte.
On relève enfin quelques tentatives vers l'abstraction, sans plus de témérité pour poursuivre dans cette voie.
À l'échelle locale, Marguerite Peltzer bénéficie d'une reconnaissance véritable. En 1950, sa ville d'accueil organise une exposition monographique à la Maison des Jeunes et de la Culture de Thonon-les-Bains. L'artiste y revient sur l'ensemble de sa carrière, en présentant une soixantaine de sculptures (bronzes, plâtres et terres cuites), des plus anciennes au plus récentes, ainsi qu’une quarantaine d’huiles et de dessins, principalement des portraits et des paysages. Ses peintures ne connaissent pas un grand succès auprès de la presse locale qui loue en revanche avec ferveur sa maîtrise technique de la sculpture. Entre 1950 et 1985, Marguerite Peltzer participe régulièrement aux quelques événements artistiques importants de la région, tels que le Salon des Beaux-Arts d’Annemasse ou le Salon des Beaux-Arts de Thonon-les-Bains. L’implication artistique de Marguerite Peltzer auprès de sa ville et la reconnaissance de son talent de sculptrice lui valent de contribuer à de nombreuses expositions locales et d’obtenir plusieurs prix à titre honorifique décernés par l’Académie Chablaisienne.
Carte de Marguerite Peltzer de la maison de la culture Thonon-Chablais, ©Archives Peltzer, Thonon-les-Bains.
Ses compétences sont sollicitées à plusieurs reprises dans la région. Un bronze de la Jeune fille accroupie orne l'entrée du lycée de la Versoie à Thonon-les-Bains. Elle réalise une statue décorant une fontaine pour l’architecte Art Déco local, Louis Moynat ; un immeuble a toutefois depuis été construit sur la parcelle et l'œuvre a été perdue. On notera également qu'elle réalise le moule pour le plâtre du blason qui orne l'impasse du manège à Thonon-les-Bains.
Quelques rares sculptures dans les archives ne semblent pas de la main de Marguerite Peltzer, il est probable qu'elle ait mis à profit sa formation de restauratrice pour rénover quelques sculptures religieuses.
Restauration d'une sculpture ancienne réalisée par Marguerite Peltzer, ©Archives Peltzer, Thonon-les-Bains.
Enfin, la municipalité locale fait appel à Marguerite Peltzer dans le cadre des travaux de rénovation de l'Hôtel-de-Ville en lui passant commande d'une sculpture à échelle humaine destinée à décorer le bassin. En décembre 1967, en présence des principales personnalités du département, la Sirène est officiellement présentée lors de l’inauguration de la nouvelle Mairie. Elle est toujours en place de nos jours et demeure l’œuvre la plus notoire de l’artiste pour les Thononais.
Photographie de l'enlèvement de la sculpture sirène de l'atelier de Marguerite Peltzer, Archives du Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Photographie du déplacement depuis l'atelier à la Mairie de la sirène de Marguerite Peltzer, Archives du Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Photographie de la sirène de Marguerite Peltzer en place à l'hôtel de Ville de Thonon-les-Bains, Archives du Musée de Thonon-les-Bains, ©ADAGP.
Marguerite Peltzer décède le 15 février 1991 à Thonon-les-Bains. Elle repose auprès de son époux au cimetière d’Uzès, dans le Gard. Elle avait laissé des dispositions testamentaires pour faire de sa ville sa légataire universelle. En 1999, une exposition monographique À fleur de terre , Marguerite Peltzer-Genoyer, sculpteur, 1897/1991 est organisée à partir des œuvres léguées dans le fonds d’atelier.
Une part de l'accrochage permanent lui est par la suite réservée au musée du Chablais et un square de Thonon-les-Bains a été baptisé en son hommage.
En 2021, la Municipalité engage une mission d’inventaire et de dépouillement des ressources pour valoriser ce patrimoine. Des recherches sont engagées afin de mieux qualifier la production de l’artiste et un catalogue raisonné est pour la première fois établi pour mieux appréhender ses œuvres et en favoriser la diffusion.